Claude Rosset nous a quittés soudainement le 28 janvier 2023.
Claude a débuté sa carrière au CERN en 1976 au sein du département Physique expérimentale (EP), et plus particulièrement dans l’unité chargée de l’ingénierie mécanique des détecteurs. Il y a passé toute sa carrière jusqu’à son départ anticipé fin 2001, en raison d’une maladie handicapante.
Ses qualités d’inventeur, d’organisateur et de réalisateur ont fait de lui un homme recherché pour les travaux les plus innovants et difficiles, et lui ont très tôt assuré une renommée dans son domaine.
Au cours de sa longue carrière, il s’est consacré à la conception et la réalisation de toutes sortes d’aimants et de bobinages pour lesquels il créait l’outillage nécessaire à leur mise en œuvre. Il fut l’un des premiers à développer des câbles intégrant des fils supraconducteurs, qu’il utilisa pour construire, en 1977, un solénoïde pour l’expérience R-108 aux anneaux de stockage à intersections (ISR), qui a obtenu un grand succès.
Parmi les très nombreux appareils conçus par Claude, tous de véritables œuvres d’art, il faut mentionner les aimants spéciaux pour le PS et les expériences NA4, UA6 et NA10, ou encore le grand et complexe bobinage de l’aimant d’UA1, repris ensuite par l’expérience NOMAD (l’aimant est toujours exploité actuellement au Japon dans le cadre de l’expérience T2K). Claude s’est également beaucoup investi dans la conception des impressionnants aimants des expériences du LEP : OPAL, ALEPH, DELPHI et L3.
Malgré sa maladie, animé par une volonté incroyable, il poursuivit son œuvre en s’attelant aux aimants des détecteurs CHORUS, HARP et CAST, avant de participer au développement et à la mise au point des chambres à muons de l’expérience ATLAS, puis de l’aimant LHCb, son ultime travail.
Claude inspirait par sa passion et son inlassable dévouement. Ses anciens collègues se souviennent d’un homme ouvert et cordial, et au caractère tenace. Il entretenait des relations privilégiées avec les personnes partageant sa passion et ses intérêts et poussait ses collaborateurs vers l’excellence, à l’atelier comme à la planche à dessin.
Nos pensées vont à son épouse Michèle, qui l’a soutenu durant toutes ces années de calvaire, à ses enfants François et Frédéric, et à leurs familles.
Ses anciens collègues