Nous sommes mardi après-midi, le mois d’octobre vient de commencer et les températures sont fraîches. Dans un hôtel, au nord de Genève, au pied des montagnes du Jura, 70 étudiants en début de carrière dans le domaine de la physique des accélérateurs suivent les cours de l’École du CERN sur les accélérateurs (CAS). Ils sont accompagnés de spécialistes des accélérateurs venus de différents laboratoires pour donner des conférences, partager leur savoir-faire et leur réseau avec les étudiants. Ce cours, intitulé « Introduction à la physique des accélérateurs », est le premier cours résidentiel de l’École du CERN sur les accélérateurs depuis le début de la pandémie de COVID-19.
L’École du CERN sur les accélérateurs a été créée en 1983, avec pour mission de « rassembler et diffuser les connaissances acquises dans le domaine de la science des accélérateurs ». Hermann Schmickler, qui dirige actuellement l’École, explique que celle-ci est axée sur « les aspects théoriques de la dynamique de faisceau, mais aussi sur les technologies nécessaires à la construction d’un accélérateur et les différents types d’accélérateurs qui existent à travers le monde : collisionneurs, synchrotrons, sources de lumière et accélérateurs destinés aux applications médicales ».
Au milieu de la salle de conférence dans laquelle se déroule le cours « Introduction à la physique des accélérateurs » se trouve une caméra vidéo, prémices d’un nouveau projet ambitieux mené au sein de l’École : CASopedia servira à enregistrer et répertorier toutes les conférences de l’École du CERN sur les accélérateurs et à diffuser tous les contenus correspondants en libre accès sur le site web de l’École – une aide précieuse pour les personnes n’ayant pas pu assister à un cours en personne, mais aussi pour celles qui souhaiteraient rafraîchir leurs connaissances. Certains instituts ont d’ailleurs déjà manifesté leur intérêt quant à l’utilisation des enregistrements CASopedia comme support pédagogique.
Il est prévu d’enregistrer toutes les interventions de tous les cours qui seront dispensés les cinq prochaines années, soit plus de 1 600 heures d’enregistrement. « Suivre avec attention un cours d’une heure alors que l’on recherche des informations spécifiques peut s’avérer très frustrant », c’est pourquoi l’École du CERN sur les accélérateurs prévoit d’organiser les enregistrements dans une encyclopédie vidéo (comme son nom l’indique), sorte de base de données dans laquelle il sera possible d’effectuer une recherche par mots-clés et ainsi de consulter des passages vidéos de cinq à dix minutes contentant des explications ciblées données par des spécialistes de la physique des accélérateurs.
CASopedia n’est qu’une des nombreuses nouveautés de l’École du CERN sur les accélérateurs. Ainsi, le cours d’introduction a été entièrement revu en 2018 par des physiciens spécialistes des accélérateurs, qui se réuniront régulièrement pour revoir les autres cours. « C’est un peu comme une assurance qualité », ajoute M. Schmickler.
Et puis, avant la pandémie, l’École du CERN sur les accélérateurs avait commencé à augmenter la fréquence des cours dispensés tout au long de l’année : deux cours généraux (un cours d’introduction une fois par an et un cours avancé tous les deux ans) et jusqu’à quatre cours spécialisés. Durant la pandémie, seuls deux cours en ligne ont eu lieu. Même si ces cours en ligne ont attiré un grand nombre de participants, les impacts de la pandémie s’atténuant, d’autres cours résidentiels sont prévus l’année prochaine, dans différents lieux à travers l’Europe.