Les principes de la physique quantique vont au-delà du monde subatomique et influencent énormément la culture contemporaine. Au cours de la dernière décennie, Arts at CERN a joué un rôle de premier plan en encourageant le dialogue, en accueillant des artistes au Laboratoire afin qu'ils se penchent sur les subtilités et les incidences majeures de la théorie quantique.
À l'occasion de l'Année internationale des sciences et technologies quantiques, Arts at CERN s’est associé au centre culturel Tabakalera et au Donostia International Physics Center (DIPC) pour présenter l'exposition « Quantum Visions ». L’exposition, qui se tient au Tabakalera, centre international pour la culture contemporaine, à San Sebastián (Espagne), présente les œuvres de 11 artistes qui explorent l’univers quantique selon divers points de vue et au moyen de supports différents.
Sous la direction de Mónica Bello, ancienne responsable d’Arts at CERN, Quantum Visions intègre dans la culture contemporaine la recherche menée au Laboratoire, et encourage le public à s’intéresser à la science à travers l'expression artistique. S'appuyant sur l'expérimentation, l'analogie et la spéculation, les œuvres des artistes interrogent les limites de la connaissance et proposent d'autres manières d'appréhender le monde.
L'exposition présente de nouvelles œuvres d'anciens artistes en résidence au CERN, aux côtés de celles d'autres artistes de renommée internationale. « Small Void » (2025) d'Alice Bucknell, jeu vidéo « appel et réponse » conçu en dialogue avec des physiciens théoriciens du CERN, invite les joueurs à explorer les limites du langage, de la théorie de l'attachement et de l'anéantissement cosmique. Pour bâtir l’univers du jeu vidéo, l’artiste a fait appel au groupe Ingénierie mécanique et des matériaux du CERN, utilisant les techniques de nano-imagerie pour intégrer la nature paradoxale des lichens.
Joan Heemskerk présente deux nouvelles œuvres conçues lors de sa résidence au CERN. « Entangled binary network (Hello, world !) » (2024) est une installation en mousse éclairée par de la lumière UV, émettant l’hypothèse qu’un réseau internet quantique relie deux champs intriqués. Dans l'œuvre vidéo intitulée « NO MATTER » (2024), l’artiste applique des transformations mathématiques à des visualisations de collisions de particules, et inclut des entretiens avec des scientifiques dans sa recherche hypothétique d’une « absence de matière ».
La cinéaste Jaione Camborda, lauréate de la Coquille d'or du Festival du film de San Sebastián 2023, présente l’essai filmique sur la surdicécité intitulé, « Ensayo fílmico sobre la sordoceguera » (2025), une commande d'Arts at CERN. Dans cette installation vidéo, la projection reste inaccessible, et son contenu inconnu. En remettant en question la fonction de l'écran en tant que surface réceptive, la réalisatrice crée une tension entre la perception et la spéculation, ouvrant le champ des possibles pour permettre aux spectateurs d’imaginer ce qui reste caché.
L’exposition QuantumVisions présente également des œuvres de Nicole L'Huillier, ancienne artiste résidente d’Arts at CERN, du duo d'artistes Semiconductor, et de Yunchul Kim, ainsi que d’artistes de renom tels qu’Abelardo Gil-Fournier, Adriana Knouf, Libby Heaney, Marina Rosenfeld et Yuri Pattison.
L’exposition restera à San Sebastián jusqu'au 8 juin 2025, avant d’être transférée à la HEK (Haus der Elektronischen Künste), à Bâle, et à la MU Hybrid Art House, à Eindhoven (Pays-Bas), plus tard dans l'année.