Genève, le 16 décembre 2005. Prenant la parole ce jour à la 135e session du Conseil du CERN1, le Directeur général de l’Organisation, Robert Aymar, s’est félicité de l’année écoulée, qui a été marquée par d’impressionnants progrès dans la réalisation du projet de Grand collisionneur de hadrons (LHC), dont la mise en service est prévue en 2007. « En un an, nous avons beaucoup avancé », a-t-il déclaré. « Naturellement, nous n’avons pas encore terminé de relever le défi, mais nous avons bon espoir de respecter l’échéance de 2007 pour le début de l’exploitation de la machine. »
Le LHC est le projet phare destiné à la communauté mondiale des physiciens des particules. Les expériences qui seront menées avec cette machine permettront aux physiciens de mener à son terme une aventure qui a commencé avec Newton et sa description de la gravité. La gravité agit sur la masse mais, à ce jour, la science n’a pas été en mesure d’expliquer pourquoi les particules fondamentales ont les masses qu’on leur connaît. Les expériences auprès du LHC pourraient apporter la réponse. Elles sonderont également les mystérieuses masse noire et énergie sombre de l’Univers – la matière que l’on observe ne semble représenter que 5% de celle qui doit effectivement exister. Elles rechercheront pourquoi la nature préfère la matière à l’antimatière et exploreront la matière telle qu'elle existait au tout début du temps.
Les commentaires de M. Aymar concluent une année durant laquelle le retard induit par la réparation des malfaçons du système qui distribuera les fluides cryogéniques de refroidissement du LHC a été en grande partie résorbé. Ce système est maintenant en bonne voie et l’installation des aimants de la machine progresse rapidement. Près d’un millier d’aimants dipolaires sur les 1232 que comptera le LHC ont été livrés au CERN, et plus de 200 aimants sont déjà en place dans le tunnel du collisionneur. « Nous avons connu une année exceptionnelle » a souligné Lyn Evans, le chef du projet LHC, ajoutant que « d’immenses efforts ont été déployés pour remédier à la situation difficile qui était la nôtre il y a 12 mois, et tous les objectifs cruciaux fixés pour 2005 ont été atteints. » L’installation des aimants se déroule actuellement au rythme de 20 unités par semaine, et cette cadence doit être portée à 25 aimants par semaine en 2006 pour respecter l’échéance de la mise en service du LHC en 2007. Il est prévu de réexaminer ce calendrier au printemps 2006.
En outre, M. Aymar a rappelé aux membres du Conseil que 2005 est l’ « Année mondiale de la physique », tout en attirant leur attention sur un certain nombre de manifestations organisées par le CERN au fil de l’année afin de communiquer aux plus jeunes la passion de la science fondamentale. Parmi ces événements, on peut citer une webémission mondiale qui, douze heures durant, a réuni des scientifiques et des « webspectateurs » de toute la planète pour mettre la science à l’honneur le 1er décembre dernier, ainsi que la conférence intitulée Science on Stage (littéralement « la science en scène ») à laquelle plus de 400 enseignants du secondaire ont pris part au CERN pendant une semaine en novembre. Le Directeur général a aussi informé les délégués que le nouveau centre d’expositions et de communication du Laboratoire, le Globe de la science et de l’innovation, avait ouvert ses portes au public en septembre dernier. Le Globe accueillera une nouvelle exposition permanente consacrée aux travaux scientifiques du CERN, dont l’inauguration est prévue en 2007, pour coïncider avec la mise en service du LHC.
1. Le CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est le premier centre mondial de recherche en physique des particules. Il a son siège à Genève et a actuellement pour Etats membres l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'Inde, Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats-Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission européenne et l'UNESCO ont le statut d'observateur.