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Carlo Rubbia appelé à conseiller les CE en matière de recherche scientifique

Genève, le 5 mara 1993. Le nouveau Commissaire des CE en charge des politiques de la Recherche et de l'Education, le Professeur Antonio RUBERTI, ancien Ministre des Universités et de la Recherche au sein du Gouvernement italien, a demandé à trois savants européens de renom international de le conseiller dans l'orientation de la politique communautaire de recherche.

Il s'agit des Professeurs François GROS (Directeur de l'Institut Pasteur à Paris), Ilya PRIGOGINE (Prix Nobel de chimie 1977 et Directeur des Instituts Internationaux de chimie et physique à Bruxelles), et Carlo RUBBIA (Prix Nobel de physique 1984 et Directeur général du CERN1 à Genève).

Ces trois Conseillers suivront chacun des questions spécifiques,

  • à savoir: - F. Gros, les problèmes et perspectives des sciences et technologies du vivant,
  • I. Prigogine, le renforcement des relations entre les activités de recherche communautaire et la communauté scientifique,
  • C. Rubbia, les questions liées à l'internationalisation des recherches et la mondialisation des grands projets.

A l'issue de la première réunion de travail qu'il a tenue avec eux, le 4 mars à Bruxelles, le Commissaire Ruberti a tenu à souligner que: "Pour l'évaluation des options scientifiques et technologiques, pour les choix qu'elle est amenée à faire dans la conduite et la mise en oeuvre de la politique de recherche communautaire, la Commission doit pouvoir s'appuyer sur l'expertise du monde scientifique lui-même. A cet égard, la Commission ne peut que se féliciter et s'honorer de la collaboration étroite qu'elle va pouvoir développer avec trois de ses plus éminents représentants".

Pour sa part, Carlo Rubbia a déclaré: "Il est enthousiasmant pour quelqu'un qui a consacré toute sa vie à la recherche dans un cadre européen de participer sous l'autorité du Commissaire Ruberti et aux côtés de personnalités aussi éminentes que les Professeurs Gros et Prigogine, à la préparation et à la mise en oeuvre d'une stratégie unifiée pour la recherche européenne du XXIème siècle.

Beaucoup d'esprits lucides voient en l'Europe la force majeure de ce XXIème siècle. Encore faut-il que les Européens le veuillent et utilisent au mieux toutes leurs cartes, en particulier nos ressources intellectuelles, notre recherche et notre enseignement. Si l'Europe se retrouve au premier plan dans certaines branches de la recherche c'est à la coexistence et à la complémentarité entre les installations européennes et les instituts nationaux de recherche qu'elle le doit. Il faut donc développer dans l'ensemble de nos domaines de recherche cette "pyramide d'installations"de puissance croissante aux niveaux régional, national et européen. Il convient cependant de veiller à ce que la recherche fondamentale reste au contact des réalités économiques et des aspirations humaines. Dans la période de crise actuelle nous devons intégrer l'objectif d'une croissance maî "e; trisée pour laquelle la recherche devrait assister tous les acteurs de notre société: la communauté scientifique, les décideurs politiques, les hommes et les femmes. A titre d'exemple nous avons un rôle important à jouer, et cela ne peut se faire qu'au niveau continental, basé sur un réseau constitué autour de nos universités et institutions, dans la recherche de sources d'énergie qui puisse, à l'horizon de quelques décennies, satisfaire nos besoins tout en protégeant l'environnement et les autres éléments de notre cadre de vie. Pour mieux servir l'humanité la recherche fondamentale doit reculer les frontières actuelles, matérielles ou intellectuelles, certes de son savoir mais aussi de son cadre d'action."

1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République fédérative tchèque et slovaque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Fédération de Russie, Israël, la Turquie, la Yougoslavie, la Commission des Communautés européennes et l'UNESCO ont le statut d'observateur.