Genève, le 14 décembre 2009. Des études médicales seront menées prochainement avec le scanner MARS, un tomodensitomètre (TDM) révolutionnaire mis au point par l’Université de Canterbury1 en Nouvelle-Zélande. L’appareil, qui intègre une technologie développée au CERN2, le plus grand centre de recherche en physique des particules du monde, a été acheminé récemment auprès de partenaires scientifiques nord-américains. Un étudiant de l’Université de Canterbury arrive aujourd’hui en Amérique du Nord. Il utilisera ce dispositif pour étudier les maladies cardiovasculaires. Grâce à cet appareil, la technologie connue sous le nom de Medipix3, va certainement contribuer à sauver des vies.
Le détecteur Medipix, qui utilise une technologie mise au point pour le Grand collisionneur de hadrons (LHC), a montré qu’il pouvait servir dans d’autres domaines que la physique des hautes énergies. Le nouveau scanner permettra à la recherche de mieux comprendre certaines affections graves comme les maladies cardiovasculaires. Il s’agit de la première étape d’une collaboration qui réunit actuellement des instituts de recherche de pointe du monde entier dont le CERN, l’Université technique tchèque ainsi que les universités de Canterbury et d’Otago.
Pour Michael Campbell, porte-parole des collaborations Medipix : « Cette technologie a été mise au point pour répondre aux besoins du Grand collisionneur de hadrons. Les collaborations Medipix l’ont adaptée pour créer de nouveaux détecteurs qui modifient radicalement la manière dont les images à rayons X sont prises et utilisées. »
Comme le souligne le professeur Emmanuel Tsesmelis, membre du Bureau du Directoire du CERN : « Le CERN se félicite que des détecteurs de particules mis au point pour la physique des hautes énergies trouvent des applications dans le domaine de l’imagerie médicale. C’est là une nouvelle formidable qui montre le bénéfice pour l'humanité de collaborations scientifiques qui transcendent les frontières. »
Pour le professeur Rolf Heuer, directeur général du CERN : « La science fondamentale est en fin de compte le moteur de l’innovation. Sans elle, il n'y a pas de science appliquée. Nous avons là un merveilleux exemple de cette dynamique. »
Le scanner MARS (Medipix All Resolution System) de l’Université de Canterbury promet de révolutionner le monde de l’imagerie médicale grâce à des rayons X « couleur » grâce auxquels le médecin disposera de plus d’informations pour le diagnostic et le traitement. Cette technologie fait passer l’imagerie par rayons X du noir et blanc à la couleur. Les informations couleur ont toujours été là, mais on ne pouvait pas les mettre en image directement. Les puces Medipix sont capables de séparer ces informations, ce qui ouvre la voie à des améliorations considérables de l’imagerie médicale.
Selon Anthony Butler, le chercheur en radiologie à la tête du projet en Nouvelle-Zélande : « Cette avancée vient consolider une collaboration scientifique précieuse ; cela permettra d’explorer le potentiel de cette technologie et d’améliorer les scanners utilisés en médecine. C’est passionnant de pouvoir utiliser une technologie mise au point pour la physique des hautes énergies pour des recherches biomédicales susceptibles d’améliorer l’efficacité de la médecine. Nous sommes nous-mêmes surpris par ces nouvelles images de tomodensitométrie, qui nous permettent de scruter l’organisme de façon totalement inédite. »
1. L’équipe MARS comprend des chercheurs de premier plan de la Nouvelle-Zélande et du CERN. Le groupe pluridisciplinaire est rattaché au département de physique et d’astronomie de l’Université de Canterbury et au Centre de biotechnologie de l’école de médecine d’Otago, à Christchurch. L’équipe comprend des universitaires, des médecins et des étudiants du Canterbury District Health Board, du CERN, de MARS Bioimaging, de l’Université d’Otago, de l’Université de Canterbury, de HitLabNZ et d’entreprises locales. La liste complète peut être consultée à cette adresse : http://wiki.canterbury.ac.nz/display/MARSCT/People
2. Le CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est le plus éminent laboratoire de recherche en physique des particules du monde. Il a son siège à Genève. Ses États membres actuels sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. Les États-Unis d'Amérique, la Fédération de Russie, l'Inde, Israël, le Japon, la Turquie, la Commission européenne et l'UNESCO ont le statut d'observateur.
3. Les collaborations Medipix2 et Medipix3 réunissent plusieurs partenaires internationaux. La puce Medipix3 est capable de produire des images grâce à des rayons X "couleur". Plus d'informations sur cette technologie et les collaborations sont disponibles à: http://www.cern.ch/medipix