Nous avons tous en tête des exemples connus de transferts de connaissances entre la physique et la médecine dans lesquels le CERN a joué un rôle important. De la tomographie par émission de positons aux accélérateurs destinés au traitement du cancer, notre laboratoire a beaucoup contribué au développement de la physique médicale. Toutefois, jusqu’à il y a peu, les échanges entre les deux disciplines se faisaient au cas par cas, et dépendaient en grande partie de l’enthousiasme d’individus particuliers. Cela va maintenant changer.
Les efforts du CERN pour formaliser le transfert de connaissances entre la physique et la médecine se sont intensifiés ces dernières années. En témoigne par exemple l’organisation d’un nouveau cycle de conférences ICTR-PHE, qui permet à des praticiens et à des membres de la communauté de la physique de se rencontrer. L’ouverture de nouveaux centres pour le traitement du cancer, comme le CNAO en Italie et le MedAustron en Autriche, qui ont été conçus en prenant appui sur les technologies des accélérateurs utilisées au CERN, est également une expression concrète de notre engagement. Ces succès sont importants, mais nous pouvons et nous devons faire encore plus.
C'est pour cette raison que le nouveau bureau pour les applications médicales du CERN a été créé. Il sera placé sous la direction de Steve Myers et sa principale mission sera d’asseoir la position du CERN en tant qu’important vecteur d’échanges dans le domaine de la physique médicale en Europe. Plusieurs projets permettront d’atteindre cet objectif. Le nouveau bureau rassemblera sous un même toit les différentes activités de physique médicale menées au CERN, optimisant ainsi notre engagement dans le domaine. Il travaillera au développement au CERN d’une installation de recherche biomédicale utilisant l’infrastructure du LEIR, qui sera adaptée pour ces nouvelles activités grâce à des financements externes. Il contribuera à faire augmenter la production par ISOLDE d'isotopes destinés à des essais cliniques. Il s’emploiera également à développer les technologies actuelles ayant trait aux accélérateurs, aux détecteurs et à l’informatique, d’une façon telle que la médecine puisse en tirer parti. Dernier objectif, et non des moindres : il encouragera le travail en réseau avec d’autres laboratoires actifs dans le domaine des applications médicales.
Bien entendu, nous aurons besoin d’aide pour mener à bien ces projets, et la première tâche de Steve Myers sera de constituer un comité consultatif international qui rassemblera des experts venant de différents domaines de la physique des particules et de la médecine. En matière d’applications médicales, les succès de la physique des particules sont déjà considérables, mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Cette nouvelle initiative permettra au CERN d’accroître encore sa contribution à la société grâce à la médecine.