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Des perspectives prometteuses pour la recherche et l’informatique au CERN

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Joachim Mnich is the Director for Research and Computing

Je suis heureux d'être de retour au CERN après une absence de 21 années. Si ce retour se fait dans des conditions très particulières, avec la pandémie qui sévit, cela me permet néanmoins d'être témoin de la force de cette formidable Organisation, à mesure qu'elle s'adapte à une situation qui ne cesse d'évoluer. Nous avons tous de quoi être fiers de la façon dont notre communauté traverse cette crise.

Dans ce premier message publié dans le Bulletin, je voudrais me pencher sur ce que nous réserve le secteur Recherche et informatique (RCS) pour ces cinq prochaines années. En résumé, la tâche qui nous attend consiste à mettre en œuvre les recommandations de la mise à jour 2020 de la stratégie européenne, ce qui n’est pas rien. Il s'agit donc en premier lieu de veiller au succès de la troisième période d'exploitation du LHC, une perspective d'autant plus prometteuse que les récents résultats obtenus aussi bien par le CERN que par le Fermilab laissent entrevoir des failles possibles dans le Modèle standard.

Nous devons en outre nous préparer, à partir de 2027, à réussir la transition vers la phase de haute luminosité, c'est-à-dire le LHC à haute luminosité (HL-LHC). Quels que soient les résultats de la troisième période d'exploitation, le HL-LHC a un rôle capital en tant que successeur du LHC, qui produira des données beaucoup plus abondantes, augmentant ainsi le potentiel pour des études de précision. Une plus grande précision, cela signifie plus de clarté dans les découvertes faites par le LHC, c’est aussi tout un potentiel de nouvelles découvertes.

Bien qu'il soit notre installation phare, le LHC n'est de loin pas la seule vedette. Au CERN, le programme avec cibles fixes a encore de belles années devant lui, avec un énorme potentiel, et des résultats intéressants sont attendus à tous les niveaux. Les résultats expérimentaux qui se dégagent donnent matière à réflexion à notre département Théorie ; de même, avec la plateforme neutrino en plein essor, nous avons d'importantes contributions à apporter aux programmes neutrino aux États-Unis et au Japon.

La recommandation la plus importante de la mise à jour de la stratégie est probablement celle concernant une étude de faisabilité que le CERN devrait mener pour un collisionneur de 100 km, avec une usine à Higgs et de production électrofaible sous la forme d'une machine électron-positon, comme prochaine grande installation du Laboratoire, et ensuite pour un collisionneur de hadrons à l’énergie la plus élevée possible. Bien qu’il s’agisse de perspectives à long terme – la date de mise en service la plus proche possible pour l'usine à Higgs est prévue autour de 2040, tandis que le collisionneur de hadrons ne produirait de résultats de physique qu’à partir de 2060 au plus tôt – il n'y a pas un instant à perdre. L'étude de faisabilité du Futur collisionneur circulaire (FCC) a pour objectif de fournir des éléments pour la prochaine mise à jour de la stratégie, dans cinq à six ans environ.

L'informatique est le troisième élément clé du portefeuille du secteur Recherche et informatique, et des défis importants nous attendent pour faire face à l'augmentation des volumes de données produits par le LHC. Un nouveau centre de calcul à Prévessin permettra en grande partie de relever ces défis ; doté d'un système de récupération de chaleur, il sera aussi gage de l’engagement du CERN en matière d’environnement. Dans une perspective moins immédiate, le CERN se joint à l'effort mondial visant à entraîner une nouvelle révolution quantique. Grâce à la récente initiative sur les technologies quantiques, nous serons en mesure d'explorer d'éventuels nouveaux dispositifs de calcul, de communication, de détection et de simulation. Nous poursuivrons également nos efforts concernant les produits logiciels commerciaux et la question des licences afin de garantir le meilleur rapport qualité-prix possible.

Enfin, le Service d'information scientifique est, en quelque sorte, l'incarnation de tout ce que nous faisons, puisque la connaissance est le produit de la science. Nous allons donc rénover la bibliothèque, étendre les fonctionnalités de la plateforme INSPIRE, et faire progresser la science ouverte et les cadres de préservation des données.

C'est une perspective réjouissante, et, maintenant que les vaccins semblent nous offrir une porte de sortie de la pandémie, je suis impatient de redécouvrir, en votre compagnie, le CERN dynamique que j'ai si bien connu il y a 21 ans.