La semaine dernière, l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé l'année 2022 « Année internationale des sciences fondamentales pour le développement durable (IYBSSD) ». Cette initiative, promue par l'Union internationale de physique pure et appliquée (IUPAP), qui célèbrera son 100e anniversaire l'année prochaine, sera organisée sous les auspices de l'UNESCO.
Si la pandémie de COVID-19 nous a appris quelque chose, c'est bien l'importance et l'impact de la recherche fondamentale. Il est donc opportun que l'année 2022 mette en lumière le rôle de la science fondamentale dans le soutien au développement durable. Promue par l’IUPAP, sous la direction dynamique de l'ancien Président du Conseil du CERN, Michel Spiro, l'Année internationale des sciences fondamentales pour le développement durable est l'occasion pour nous de sensibiliser le public aux applications pratiques de nos recherches.
Le coup d'envoi de l'Année internationale des sciences fondamentales pour le développement durable devrait être donné par une conférence d'ouverture à l'UNESCO, à Paris, en juillet 2022 ; la cérémonie de clôture se déroulera au CERN, un an plus tard. L'accent sera mis sur le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et sur la manière dont la compréhension de la nature à un niveau fondamental contribue non seulement à rendre les objectifs du programme réalisables, mais aussi à promouvoir l'élaboration de politiques durables pour le bien commun et le développement de technologies susceptibles de faire progresser la mise en œuvre du programme.
Le CERN a soutenu l'initiative de l'IUPAP, aux côtés de 26 autres organisations scientifiques ; nous nous réjouissons de participer à une année riche en activités mettant en évidence la valeur de la science fondamentale pour la société. Le CERN a beaucoup à dire sur la question. Depuis l'adoption, en 2015, des Objectifs de développement durable (ODD) par l'ensemble des membres des Nations unies, nous avons travaillé activement, souvent en partenariat avec d'autres organisations, pour mettre les compétences et le savoir-faire en physique des particules au service du programme. On peut ainsi citer quelques initiatives récentes comme le Webfest 2021, qui a rassemblé de jeunes talents du monde entier pour promouvoir les ODD ; le nouveau Fonds pour l’impact des technologies, qui met à disposition une plateforme permettant de créer un pont entre les technologies développées pour les recherches menées au CERN et leurs applications potentielles, et ainsi répondre à des enjeux sociétaux ; et l'outil CARA développé par le CERN, qui a amené l'Organisation à collaborer avec l'OMS pour développer un algorithme standardisé quantifiant le risque de transmission aéroportée du COVID-19 dans des espaces clos.
L'engagement du CERN en faveur du développement durable n'est toutefois pas nouveau. L’Organisation s'est toujours efforcée de mettre ses technologies et son expertise à la disposition de la société dans son ensemble. En témoignent notre travail dans le domaine de l'imagerie médicale, qui remonte aux années 1970, ou encore la collaboration du CERN avec le centre satellitaire des Nations Unies, UNOSAT, qui a fêté son 20e anniversaire cette année. Les activités en cours concernant les applications médicales, les programmes éducatifs ou encore les projets de renforcement des capacités dans les pays où les communautés de physique des particules se développent contribuent toutes à faire progresser le développement durable grâce à la recherche fondamentale. Nombre d'entre elles font l'objet de projets mis en œuvre par le groupe Transfert de connaissances, tandis que les rapports sur l'environnement du CERN, dont le deuxième a été publié cette année, mettent également en évidence les technologies du CERN susceptibles de promouvoir la durabilité environnementale.
Nous nous réjouissons de pouvoir célébrer la valeur des sciences fondamentales pour le bien commun mondial et l'avenir de notre monde au cours d’une année qui s'annonce passionnante, et nous espérons vous voir nombreux aux célébrations.